Nos 2747 lectures

A 17 ans, Rim est soupçonnée par sa mère d'avoir eu un rapport sexuel avec son petit ami. Ce soupçon se transforme vite en une accusation, dont la violence et l'absurdité prennent des dimensions immenses...

Avec autant d'acuité que d'énergie, et sans oublier des moments d'une drôlerie féroce, Rim Battal s'attaque frontalement à l'oppression des jeunes femmes au Maroc, aux interdits qui pèsent sur leur liberté et sur leur sexualité. En montrant l'hypocrisie sournoise et maladive des rapports de domination : profondément intégrés dans une mentalité misogyne et conservatrice, ils sont perpétués, involontairement ou pas, non seulement par ceux qui en profitent, mais aussi par ses propres victimes... comment s'en dépêtrer alors ? Que faire lorsque ce système de pensée semble être aux fondements même de notre culture, celle qui nous relie à notre famille, nos proches, notre identité ?

Une leçon de féminisme magistrale, essentielle, dont on avait besoin !

Ethno-psychiatre, Nathalie Zajde prend en charge des patients ayant "hérités" des traumatismes collectifs de leurs parents et grands-parents (Rwanda, Shoah etc).

Elle met ici en scène une jeune femme d'aujourd'hui en pleine dérive dépressive puis psychiatrique et à qui on finit par diagnostiquer qu'elle est possédée par un dybbouk ! En parallèle des tribulations de notre héroïne, venu des profondeurs de la Pologne, nous est conté l'histoire de ce dybbouk...  La scène finale de ce roman est tout simplement incroyable.

La collection "Au cœur de l'histoire" vous embarque dans un roman documentaire haletant, un récit inspiré de faits réels à la découverte du monde médiéval et de l'histoire d'un des plus grands édifices du patrimoine !
En 1218, la belle cathédrale Notre-Dame est en construction depuis plus de 50ans ! Dans les archives, des historiens ont, depuis, retrouvé des traces d'un terrible incendie ayant détruit une partie du bâtiment... Mais qui en est le responsable ?

Dans une des époques les plus riches culturellement, l'année 1913 représente un tournant dans l'écriture musicale avec deux énormes scandales : à Paris, la création du Sacre du Printemps de Strawinsky dans la saison des ballets russes de Diaghilev, et à Vienne, la première représentation d'oeuvres de Schönberg.

Cyril Azouvi redonne vie à cette année charnière où les scandales pouvaient être culturels.... ça fait un peu rêver, non ?

1994, en Irlande du Nord. Maeve vient d'avoir 18 ans et elle attend avec impatience les résultats de ses examens. Ceux-là même qui lui permettront de quitter sa ville natale où rien de bon ne semble jamais arriver. En attendant, elle décide d'aller travailler à l'usine de chemises et découvre un monde qu'elle n'avait pas soupçonné. Ici, catholiques et protestants se côtoient et travaillent bon gré mal gré ensemble, tout cela sous la direction d'un anglais. A son échelle, l'usine est la reproduction exacte de ce qui tiraille l'Irlande et de la complexité de ce pays.

Dans une langue âpre mais si envoûtante, Michelle Gallen nous livre un récit qui mêle intelligemment la grande et la petite histoire. C'est juste et touchant ! 

Quelle vitalité chez cet ours polaire si attachant, dont le pelage absorbe les teintes des astres, des éléments et des animaux qu'il rencontre ! Autour de lui, c'est une joyeuse chorégraphie de mots, de lignes et de couleurs, dans un album tendre et pétillant à l'intention des tout-petits : on adore !

Dans la lignée de Michel Foucault et de Virginie Despentes, Maggie Nelson décortique des thèmes aussi ordinaires qu'existentiels (la sexualité, le temps, le soin), avec une intelligence perçante et une plume incendiaire. Une vraie philosophe des temps modernes, qui n'a peur de rien !

Un langage commun pour exprimer ce qui relie une histoire individuelle à la grande histoire, l'intime à la société, le privé et le politique. Dans la poésie de Adrienne Rich, la recherche artistique, le sentiment amoureux et l'engagement politique se lisent comme les multiples facettes de la même quête. Nous sommes ravi.e.s de cette toute nouvelle traduction !

Une écriture envoûtante de l'enfance, une plongée sensible dans l'univers de la famille, avec toute ses complexités et son mystère ordinaire. Une merveille !

Nito a toujours vécu en laboratoire. Nourri par un tube, passant ses journées à effectuer des batteries de tests douloureux voir fatals comme ses congénères. Sa seule source d'espoir se trouve dans la vie qui est décrite dans ses livres : caresser un chat, manger un repas en famille, tomber amoureux...
C'est lorsque certains d'entre eux développeront des capacités surhumaines et lui proposeront de s'échapper, que la vie de Nito va changer du tout au tout.

Oscillant entre le comique et l'horrifique, Lili-men parvient à tirer son épingle du jeu. Un ton parfois décalé, un dessin maîtrisé, ce premier tome est convainquant et donne clairement envie de lire la suite !

En 2004, Aude Picault faisait paraître Moi, Je, délicieuses chroniques dessinées de sa vie de vingtenaire.
20 ans plus tard : elle a 40 ans, sa vie est différente mais elle est la même femme, sincère et drôle. Elle livre sans fard un quotidien parfois épuisant, dans notre société aux dérives anxiogènes, de mère, compagne, femme, créatrice.
Et en parlant d'elle, elle parle de nous, avec toute la subtilité et le talent qui la caractérisent, dans la fiction (Idéal Standard, Amalia) comme dans l'autobiographie (Papa, Parenthèse Patagone).

Encore une fois, nous sommes séduit.es et enthousiastes !

En plein cœur d'un été torride, sur un parking à la frontière polonaise et allemande, Dennis et Tam font un échange étrange avec une jeune vietnamienne. Quelques jours plus tard, Tam découvre, dans des fourrés près de chez eux à Berlin, un doigt sectionné et la photo de cette fameuse jeune femme... Persuadée qu'elle est en danger, Tam se lance à sa recherche. Mais, elle n'est pas la seule à vouloir la retrouver !

Pari réussi pour Mikael Ross qui nous livre un thriller haletant dans lequel les relations humaines sont intelligemment mises en avant ! 

Théo tombe amoureux de Léa. Il est catholique, elle est juive. Vingt-cinq ans plus tard, leur couple est bouleversé par les massacres du 7 octobre 2023. Théo tombe alors amoureux de Maya, qui se dit "libanaise avant d'être chrétienne".

Avec une pointe d'ironie et beaucoup de justesse, Nathalie Azoulai brosse le portrait d'un homme face à ses propres contradictions, détricotant les mécanismes invisibles de culpabilité et de loyauté à l’œuvre dans les relations humaines. Un roman très réussi sur l'identité et l’altérité qui résonne malheureusement avec notre actualité.

Marcie Bangor, 49 ans et demi, se fait "remercier" du jour au lendemain. Après quelques instants de vacillement, acceptant le premier job un peu pourri qu'on lui propose, elle se lance, poussée par sa fille, et tente de réaliser un vieux rêve : devenir détective privé !
Car qui est plus invisible qu'une femme de 50 ans ? 

Une comédie-polar, prenante et marrante, dans laquelle Cati Baur évoque en filigrane le quotidien d'une femme qui entre dans la cinquantaine, ses désagréments mais aussi le vent de liberté et d'affirmation de soi qui accompagne cet âge de la vie.
Un plaisir de lecture, lumineux et malin !

Encore mieux que du Sylvia Plath ! Une plume intranquille, sensuelle et énergique, qui mérite sa place parmi les grandes voix américaines du XXème siècle.

Du pur plaisir de lecture en ce début d'année ! Un homme simple, n'ayant jamais mis un pied en dehors de la propriété où il a été recueilli enfant et dont les seules occupations consistent à jardiner et regarder la télévision, se voit soudainement propulsé dans les plus hautes sphères de l'Etat américain. La plume affûtée de Jerzy Kosinski nous offre une satire (géo)politique et médiatique pleine d'humour qui n'est pas sans rappeler nos gouvernements contemporains... Un régal !

La longe, c'est le lien qui empêche de sombrer totalement,
c'est le cordon ombilical qui relie toute cette famille meurtrie à l'amour pudique et profond.

Un roman puissant où les mots sont réconfort.

Au 20ème siècle, en Irlande, des jeunes femmes sont envoyées, contre leur gré et pour "retrouver le droit chemin", dans des blanchisseries tenues par des sœurs souvent maltraitantes. Le fantôme d'une de ces filles hante la maison d'Abigeàl et de sa famille...
Les récits, l'imagination, les témoignages s’entremêlent et construisent peu à peu une ambiance brumeuse et angoissante ! Les souvenirs refont surface et viennent interroger l'Histoire des femmes, leur rapport au corps et à la liberté. Un roman à lire à partir de 13 ans.

Dans ce recueil de poésie, la condition féminine à 360 degrés: sensualité, maternité, sexisme, vulnérabilité, résilience, engagement, doutes et rêves... le tout, sublimé par la formidable joie de vivre de Maya Angelou. (C'est bilingue et magnifiquement illustré!)

Un vaillant soldat de plomb et une geisha se rencontrent dans un magasin d'antiquités, sont séparés par les yōkai, avant d'être réunis à jamais. Les figurines photographiées tout au long de cet album hors norme, créatures mythologiques ou personnages de conte, côtoient des personnes bien réelles dans les décors naturels de Kyoto. Le travail de mise en scène photographique est remarquable : le jeu sur les lumières et les atmosphères, la variation expressive des perspectives, donnent un relief singulier à ce conte traditionnel d'Andersen transposé dans le paysage, la culture et l'imaginaire japonais. Un merveilleux album à la narration ciselée, portée par les vivantes images de Pierre-Jacques et Jules Ober, et oralisée par Muriel Bloch.